La musique de l’amphi

007_6_200L’inscription Vive le silence rappelle que l’amphi devait d’ordinaire baigner dans un silence studieux ; cependant, à la lecture de ces tables se dévoile aussi une riche ambiance musicale et sonore.
De nombreuses références musicales des années 1970 à 2000 parsèment les tables, essentiellement sous la forme de noms de mouvements artistiques ou de styles musicaux, d’artistes, de groupes, d’albums, de titres ou encore de paroles de chansons, voire de commentaires sur la sortie d’un album. Avec plus de 200 inscriptions, les références musicales sont les plus récurrentes après les noms de personnes. On retrouve aussi parfois les identités visuelles des groupes très fidèlement reproduites comme celles de Metallica, des Red Hot Chili Peppers, ou de Einstürzende Neubauten…
Ces choix et ces goûts musicaux sont bien évidement commentés et critiqués par les autres étudiants. 007_2_200La lecture des tables s’apparente ainsi à l’écoute d’une sorte de “mixtape”.

Les scènes punk, rock, métal et underground sont les mieux représentées à travers l’inscription d’une bonne centaine de noms d’artistes internationaux tels que Korn, Iron Maiden, Nirvana, Metallica, System of a Down, Muse, T-Rex, NO FX, No use for a name, Sonata Artica, Sillmarills, Marilyn Manson, Mass Hysteria, Tool, Gojira, Meshuggah, Nigthwish, ACDC, Pleymo, Velvet Underground, Mano War, The Cure, Dream Theater, Megadeth, The Pogues, Therion, Led Zepplin, Soulfly, Rammstein, Nine Inch Nails, Corpus Delicti, Xmal Deutschland, Red Hot Chili Peppers, Rage Against The Machine, Pink Floyd, Sonic Youth…
On observe quelques manifestes en faveur du mouvement punk : Punk is not dead, ou de la culture gothique comme La culture gothique est belle et exquise, ne nous confondé pas avec les Satanistes / Goth is not dead.
007_4_200La scène poitevine est également représentée à travers quelques groupes locaux, comme Inis Gwenva, Seven Hate ou No Compromise, dont certains membres ont fréquenté l’université de Poitiers.

Ces inscriptions viennent nous rappeler un passé méconnu de l’amphi Descartes, un autre amphithéâtre de la faculté des Sciences humaines et arts situé au rez-de-chaussée du même bâtiment. Dans les années 1980, cet espace a en effet régulièrement servi de salle de concert pour la scène alternative et underground en mal de lieux pour se produire.
The Cure, important groupe du mouvement “new wave” s’y produit à deux reprises, le 27 octobre 1980 et le 8 octobre 1981, à la demande de l’association L’Oreille est Hardie. Cette association organise ensuite d’autres concerts dans l’amphi Descartes, notamment ceux des Rita Mitsouko et de The Residents. 007_200Le 9 juin 1984, le groupe Bérurier Noir, fer de lance de la scène alternative française, y donne un concert sur invitation de l’Association Musicale Poitevine (AMP).

Suite au succès du festival Le Meeting organisé en centre ville par L’Oreille est Hardie durant l’été 1983 – pour lequel s’est notamment produit le groupe Sonic Youth le 23 juin – l’association cherche des locaux plus grands et plus adaptés à la production de concerts de musiques amplifiées. De ce constat est née la salle Le Confort Moderne qui ouvre au public en 1985. L’amphi Descartes continue cependant à accueillir exceptionnellement des concerts jusqu’à la fin des années 1980, comme celui de Niagara le 13 mars 1987.

La chanson française n’est pas absente pour autant. La figure de Serge Gainsbourg s’expose régulièrement à travers des caricatures, des paroles de chansons, 007_5_200des titres et des noms d’albums : Mauvaise nouvelle des étoiles ; Melody Nelson

On note également quelques références au chanteur Christophe avec un passage de sa chanson Aline, à Johnny Halliday, à Joey Star, à Didier Super, aux groupes Bérurier Noir, Indochine ou Les Rita Mitsouko avec le refrain Andie dit-moi oui, ou encore à un répertoire plus classique de la chanson française avec les paroles de Mon Amant de Saint Jean.
Quelques compositeurs classiques comme Vivaldi ou Bach viennent compléter ce panorama musical.

 

 

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